mardi 26 janvier 2010

Tourbillon amoureux



" Le bonheur est une chose qui se vit et se sent et non qui se raisonne et qui se définit " (de Unamuno)

C'est peut-être pour cela que je n'arrive pas à écrire cet article. Que je ne parviens pas à aboutir à un texte qui expliquerait clairement la présence de ce foisonnement de sentiments intérieurs. C'est peut-être tout simplement parce que je ne peux l'expliquer.

Au fond, je pourrais me restreindre de décrire mes sentiments pour éviter une exposition d'esquisses de phrases maladroites et ne laisser que le reste. Je trouve que le titre, la citation et la photographie résument parfaitement ce que je ressens en ce moment. Cette vaste étendue contrastée d'ombre et de lumière où s'agite le plus compliqué des êtres : une jeune fille amoureuse. Elle n'en a que faire du reste et tourbillonne avec ses pensées jusqu'à ce qu'elle tombe puis s'endorme au rythme des battements de son coeur, pour recommencer à son réveil. Tout ce qu'il y a de plus niais, c'est vrai. Puisqu'en réalité je suis peut-être loin du compte. Ce ne sont sans doute que moi et mes espérances qui mettent en mouvement le bonheur figé de cette fille, le sentiment amoureux remuant ce coeur, qui ne ressent finalement pas grand-chose.

Je n'ai jamais été douée pour mettre des mots sur les sentiments que j'éprouve. Et je suis en train de vous en donner la preuve. Mais cela m'aura au moins permis de prendre goût à la lecture et de comprendre autant un personnage de roman. De me glisser dans la vie de ce dernier et d'assister au récit de la vie d'une autre personne tout en ayant l'impression de me voir moi.

La jeune fille s'abandonna au bonheur de respirer, et le repos de la campagne la calma comme un bain frais. Toutes les be^tres qui s'aveillent quand vient le soir emplissaient les demi-ténèbres d'une agitation silencieuse. Il semblait à Jeanne que son coeur s'élargissait, pleins de murmures comme cette soirée claire, fourmillant soudain de mille désirs rôdeurs. Une affinité l'unissait à cette poésie vivante et dans la molle blancheur de la nuit elle sentait des frissons surhumains, palpiter des espoirs insaisissables, quelque chose comme un souffle de bonheur.

Elle se mit à rêver d'amour. L'amour ! Il l'emplissait depuis quatre années de l'anxiété croissante de son approche. Maintenant elle était libre de l'aimer. Elle n'avait plus qu'à aller le voir et le connaître un peu plus. Comment était-il vraiment au fond ? Elle ne le savait pas. Tout ce qu'elle savait c'est qu'elle l'adorait de toute son âme et qu'elle l'admirait par sa démarche, sa façon d'être, son humour, son regard par dessus tout. Elle rêvait qu'un jour ils iraient tous les deux main dans la main admirer les étoiles en un soir estival, qu'ils pénètreraient aisément jusqu'à leur plus secrètes pensées, tout en y mêlant amour et tendresse.

Et cela continuerait indéfiniment dans la sérénité d'une affection indescriptible...

Tout ça, je le ressens. Comme quoi, l'amour peut nous faire aimer ce qu'on détestait le plus au monde.




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